Projet de Loi de finances 2025 (PLF 2025) : quelles mesures ?
Le Projet de Loi de Finances 2025 marque un tournant pour la gestion des finances publiques en France. Après des bouleversements politiques et un renouvellement du gouvernement en septembre, cette nouvelle équipe est déterminée à ramener l'équilibre budgétaire. L’objectif : mobiliser 60 milliards d’euros, soit 2 % du PIB, pour stabiliser les comptes publics. Découvrez dans cet article toutes les mesures phares du PLF 2025, notamment en ce qui concerne l’immobilier !
Qu’est-ce que le Projet Loi de Finances (PLF) ?
Le Projet de Loi de Finances (PLF) est un texte budgétaire présenté chaque année par le gouvernement français. Il permet de définir les orientations économiques et fiscales de l’État pour l’année à venir, notamment en fixant les recettes et les dépenses publiques. Les objectifs économiques, les priorités en matière de politiques publiques et les prévisions de croissance sont établis. Le Projet de Loi de Finances 2025 détaille ainsi les mesures fiscales (comme les impôts et les taxes) et les dépenses prévues pour financer les services publics, l’éducation, la santé, etc.
Quelles sont les grandes mesures du Projet de Loi de finances 2025 ?
Indexation de l’impôt sur le revenu
Pour protéger les ménages de l’impact de l’inflation sur leurs impôts, le Projet de Loi de Finances 2025 prévoit d’indexer le barème de l’impôt sur le revenu. Concrètement, cela signifie que les seuils d’imposition seront ajustés en fonction de l’inflation, afin d’empêcher une hausse de l’imposition pour ceux dont les revenus augmentent au rythme de l’inflation. Cette mesure vise à maintenir le niveau d'imposition stable et à protéger le pouvoir d'achat des ménages, en particulier les classes moyennes qui pourraient autrement voir leurs impôts augmenter.
Contribution différentielle pour les ménages aisés
Afin de rééquilibrer la fiscalité en faveur des foyers les plus modestes, une contribution différenciée est introduite pour les ménages les plus aisés. Cette taxe s’appliquera aux personnes dont le revenu fiscal annuel dépasse 250 000 € pour un célibataire et 500 000 € pour un couple, mais dont le taux d'imposition reste en dessous de 20 %. Ce mécanisme, en vigueur pour 3 ans dans le cadre du projet de loi de finances 2025, devrait concerner environ 24 000 foyers et permettre de collecter 2 milliards d’euros en 2025.
Fin de la TVA réduite sur les chaudières au gaz
Dans le cadre de la transition énergétique, le taux réduit de TVA appliqué aux chaudières au gaz sera supprimé. Cette décision s’inscrit dans une logique de réduction progressive des aides aux équipements utilisant des énergies fossiles, dans le but d’encourager l’installation de systèmes de chauffage plus écologiques. La suppression de cette TVA réduite pourrait augmenter le coût de ces équipements pour les ménages, pour les inciter à se tourner vers des options de chauffage plus durables, comme les pompes à chaleur ou le chauffage solaire.
Renforcement des écotaxes sur les véhicules polluants
Dans le cadre de la lutte contre les émissions de CO2, les écotaxes (ou malus) appliquées aux véhicules polluants seront renforcées. Le malus CO2 (en fonction des émissions de gaz) et le malus masse (en fonction du poids du véhicule) seront augmentés pour décourager l’achat de véhicules lourds et énergivores. Cette mesure, prévue pour générer 300 millions d’euros dès 2026, encourage les consommateurs à privilégier des véhicules électriques ou hybrides.
Fin du bouclier tarifaire sur l’électricité
Le bouclier tarifaire, instauré pour limiter l’impact de la crise énergétique sur les factures d’électricité, prendra fin au 1er février 2025. L’accise sur l’électricité (anciennement TICFE) reviendra à son niveau d’avant-crise : les réductions temporaires qui avaient allégé les factures des ménages seront supprimées. Cependant, une baisse de 9 % des factures est garantie pour les consommateurs au tarif réglementé de vente, afin de limiter l'impact de cette hausse. Cette sortie progressive du bouclier tarifaire représente une étape vers une tarification de l’électricité plus proche des prix du marché.
Quelles sont les mesures de la loi de finances 2025 pour l’immobilier et le logement ?
Extension du Prêt à Taux Zéro (PTZ) à l'ensemble du territoire
En 2025, le Prêt à Taux Zéro (PTZ) s’ouvre à tous les primo-accédants, y compris dans les zones dites "non tendues" où l’accès au logement est plus facile. Ce prêt sans intérêt permet de financer une partie de l’acquisition d’un logement neuf ou la transformation de locaux en habitation. L’extension du PTZ vise à ainsi encourager les jeunes ménages et les familles à devenir propriétaires dans des zones où le marché immobilier est plus abordable. En facilitant l’accès au financement, cette mesure devrait relancer l’immobilier dans des zones moins urbanisées tout en limitant la pression dans les grandes villes.
Réforme de la fiscalité des Loueurs en Meublé Non Professionnels (LMNP)
La fiscalité des Loueurs en Meublé Non Professionnels (LMNP) sera modifiée pour devenir plus restrictive. Avec le Projet de Loi de Finances 2025, les amortissements déduits sur la valeur du bien devront être réintégrés dans le calcul de la plus-value lors de la revente. Autrement dit, les propriétaires qui bénéficient actuellement d’avantages fiscaux pour la location meublée verront leur fiscalité augmenter à la revente. Cette réforme pourrait ainsi décourager certains investisseurs, notamment ceux qui comptent sur la revente pour sécuriser leur capital. Toutefois, elle a pour objectif d’harmoniser les règles fiscales de l’immobilier locatif pour plus d’équité.
Réduction du budget de MaPrimeRénov'
MaPrimeRénov' est une aide phare pour la rénovation énergétique des logements en France : en effet, ce programme a pour but d’encourager les propriétaires à améliorer l’efficacité énergétique de leurs logements, notamment pour lutter contre les "passoires thermiques". Cependant, le dispositif verra son budget réduit d’un milliard d’euros en 2025, passant à 2,3 milliards d’euros. Avec cette réduction budgétaire, certains travaux pourraient être moins subventionnés, ce qui pourrait freiner l’élan vers la rénovation énergétique. Néanmoins, cette baisse du budget incite également les pouvoirs publics à renforcer la priorisation des dossiers pour cibler les rénovations ayant le plus d’impact.
Maintien du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE)
Dernière mesure immobilière du Projet de Loi de Finances 2025 : le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) reste obligatoire malgré les critiques sur sa fiabilité. Ce diagnostic (qui classe les logements de A à G en fonction de leur performance énergétique) est indispensable pour vendre ou louer un bien. En 2025, le gouvernement maintient son importance dans les politiques de rénovation et de transition énergétique. Le DPE permet d’identifier les logements énergivores et d’inciter les propriétaires à entreprendre des travaux pour réduire la consommation énergétique. Son maintien confirme l’engagement de l’État dans la lutte contre les passoires thermiques, malgré des ajustements attendus pour fiabiliser les résultats et renforcer la confiance dans ce diagnostic.
Projet de Loi de Finances 2025 : ce qu’il faut retenir
Le Projet de Loi de Finances 2025 affiche une volonté forte du gouvernement de rééquilibrer les comptes publics tout en encourageant la transition écologique. Ces changements touchent aussi bien les ménages que les acteurs du secteur immobilier, et devraient avoir des effets à long terme sur le marché et les habitudes de consommation. À suivre lors des débats parlementaires, qui pourraient encore affiner et ajuster ces mesures clés !