Législatives 2024 : quel impact sur l'immobilier ?
Les élections législatives 2024 en France s'annoncent comme un tournant politique majeur, avec des répercussions potentielles sur divers secteurs, y compris l'immobilier. Avec la dissolution récente de l'Assemblée nationale par le président de la République, Emmanuel Macron, le paysage politique est en pleine reconfiguration. Ce contexte politique incertain influence directement le marché immobilier : Studapart vous explique ce à quoi il faut s’attendre dans les mois à venir.
Élections législatives en 2024 : quel impact sur l’immobilier ?
Le climat politique en France en amont des législatives 2024 est marqué par une série de réformes et de débats significatifs. Le président Emmanuel Macron et les partis majoritaires cherchent à consolider leurs agendas politiques tandis que les partis d'opposition s'efforcent de regagner du terrain. Ces élections sont perçues comme un référendum sur les politiques passées, notamment sur des questions économiques et sociales.
La dissolution de l'Assemblée nationale ou des mouvements sociaux d'ampleur (si jamais ils surviennent avant les élections législatives 2024), pourraient encore accroître l'incertitude politique. Cela, couplé avec des facteurs économiques globaux comme les fluctuations des taux d'intérêt et les tensions géopolitiques, pourrait influencer de manière significative les marchés.
L'immobilier reste un thème central dans les programmes des principaux partis politiques, reflet de son importance pour les électeurs français. La crise du logement, qui voit un décalage croissant entre la demande de logements abordables et l'offre, pousse les partis à proposer des solutions variées pour répondre à cette problématique.
Les propositions vont souvent de la construction de nouveaux logements à l'encadrement des loyers, en passant par des réformes fiscales destinées à encourager l'investissement dans l'immobilier ou à faciliter l'accès à la propriété pour les primo-accédants. Par exemple, certains partis peuvent promouvoir des mesures pour stimuler la construction de logements écologiques, tandis que d'autres peuvent se concentrer sur la rénovation des logements existants pour améliorer leur efficacité énergétique.
Dans le cadre des législatives 2024, des thèmes comme la régulation de la location de courte durée, la fiscalité immobilière, et les droits de succession sont fréquemment débattus, reflétant leurs impacts significatifs sur le marché immobilier. Les politiques proposées dans ces domaines peuvent non seulement influencer le coût du logement mais aussi déterminer la dynamique de l'investissement immobilier à long terme.
Quels sont les impacts du contexte politique sur le marché immobilier ?
L'instabilité politique, exacerbée par la dissolution de l'Assemblée nationale et les législatives 2024 anticipées, jette une ombre d'incertitude sur le marché immobilier. Pour les particuliers et les agents immobiliers, la tendance actuelle est à la prudence.
Récemment, les agents immobiliers ont observé une augmentation des appels de clients potentiels désireux de suspendre leurs projets d'achat, bien que cela n'affecte pas immédiatement les transactions imminentes. Dans un contexte d'incertitude économique, beaucoup préfèrent temporiser leurs décisions d'achat ou de vente.
Le secteur immobilier, qui dépend fortement de la confiance et de la capacité à se projeter dans l'avenir, est particulièrement vulnérable. L'instabilité politique actuelle complique l'engagement à long terme, comme en témoigne la nervosité des marchés financiers déjà perceptible le lundi 10 juin, au lendemain des élections européennes.
Les taux de crédit bancaires (déjà en baisse) pourraient subir un coup d'arrêt supplémentaire, impactant ainsi le pouvoir d'achat immobilier. Cette situation pourrait ralentir le marché et potentiellement entraîner une baisse des prix immobiliers suite aux législatives 2024. La chronique recommande donc la prudence et suggère de reporter les projets d'investissements, soulignant que toutes les propositions de loi (y compris celles régulant des services comme Airbnb) sont actuellement en suspens à l'Assemblée et ne seront pas votées. Avec un été qui s'annonce moins dynamique que jamais sur le plan immobilier, la prudence est donc de mise !
Que contiennent les programmes des candidats aux élections législatives en 2024 sur l’immobilier ?
Le programme Nouveau Front Populaire
Le Nouveau Front Populaire, un regroupement de partis de gauche pour les législatives 2024, s'engage à :
- construire 200 000 logements publics par an sur 5 ans, conformes aux normes écologiques les plus strictes ;
- imposer un encadrement des loyers, particulièrement dans les zones tendues ;
- interdire les expulsions locatives sans relogement et abroger la loi Kasbarian ;
- instaurer une garantie universelle des loyers pour sécuriser à la fois propriétaires et locataires ;
- proposer un prêt à taux zéro pour les primo-accédants ;
- augmenter les allocations logement de 10 %.
Renaissance
Le parti présidentiel, Renaissance, admet qu'il n'a pas suffisamment agi pour améliorer l'accès au logement pour les jeunes. En réponse, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé le 15 juin que le gouvernement envisage d'exonérer les frais de notaire pour les premiers achats immobiliers d'une valeur inférieure à 250 000 €, une mesure destinée à faciliter l'accession à la propriété pour les jeunes ménages.
Les Républicains
Les Républicains offrent des solutions centrées sur des incitations fiscales et des réformes, par exemple :
- lever l’interdiction de louer des logements énergivores ;
- instaurer un crédit d’impôt carbone pour encourager la rénovation thermique ;
- permettre la déduction des intérêts d'emprunt des impôts pour l’achat de résidences principales ;
- offrir des avantages fiscaux aux investisseurs locatifs, incluant la déduction de certains coûts d'acquisition et de travaux ;
- simplifier les procédures de location et faciliter les expulsions en cas d'impayés ;
- mettre fin aux baux à vie dans les logements sociaux ;
- rendre les donations pour l'achat ou la rénovation de résidences principales exonérées d'impôt jusqu'à 100 000 € par enfant.
Reconquête
Reconquête, le parti d'Éric Zemmour, propose de faciliter l'accès à la propriété et de réduire les impôts avec des mesures pour les législatives 2024 telles que :
- supprimer les droits de mutation à titre onéreux pour les primo-accédants jusqu'à 250 000 € ;
- offrir une réduction d'impôt de 50 % sur les intérêts d'emprunt pour les primo-accédants pendant 5 ans ;
- exonérer les plus-values immobilières après 15 ans de détention ;
- exclure la résidence principale du calcul de l'Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) ;
- expulser les squatteurs en moins de 72 heures ;
- vendre les logements sociaux dans les villes où ils sont en surplus.
Rassemblement National (RN)
Le Rassemblement National, qui a remporté une large victoire aux élections européennes, propose plusieurs initiatives ciblant spécifiquement le logement :
- attribuer les logements sociaux exclusivement aux ménages français ;
- construire 100 000 nouveaux logements chaque année, dont 20 000 destinés aux étudiants et jeunes actifs ;
- exonérer les donations jusqu’à 100 000 euros par enfant tous les 10 ans ;
- rénover les logements anciens grâce à des aides dédiées ;
- créer un fonds de garantie des loyers pour protéger les propriétaires ;
- éliminer l’impôt sur l’héritage pour les familles à revenus modestes et moyens.
Législatives 2024 et impact en immobilier : ce qu’il faut retenir
Les élections législatives 2024 pourraient jouer un rôle déterminant dans la direction future du marché immobilier en France. Les électeurs et les investisseurs surveillent de près les programmes électoraux, cherchant des indices sur les politiques qui pourraient affecter la stabilité et la rentabilité de leurs investissements immobiliers !
Pour remporter l'élection dès le premier tour, un candidat doit récolter plus de 50 % des suffrages exprimés, qui comprennent tous les votes valides déposés dans l'urne, à l'exception des votes blancs et nuls. En plus, il doit également obtenir un nombre de voix qui représente au moins 25 % des électeurs inscrits sur les listes électorales.
Le Rassemblement national et ses alliés ont pris la tête en obtenant 33,15 % des suffrages, ce qui représente plus de 10,6 millions de voix. De son côté, le Nouveau Front Populaire a recueilli 27,99 % des votes, rassemblant près de 9 millions de voix.